by Paul-W
Cri de Liberte
L’île de Rodrigues: plaidoyer pour l’autodétermination
Il y a trois siècles, on enleva hommes et femmes de leurs villages en Guinée. D’autres, au Sénégal, furent piégés et pris comme des bêtes et d’autres encore arrachés à leurs familles au Mozambique. Puis, il y avait ceux qui, à Madagascar, furent menés comme des troupeaux à bord des négriers et transportés sur l’Océan Indien jusqu’à notre partie du monde. Les infortunés qui ne moururent pas en route passèrent le reste de leur vie à travailler comme des bêtes de somme pour ceux qui les avaient audacieusement réduits à la servitude. Il ne reverraient jamais l’Afrique. Pour les autres pays du monde, ces malheureux individus représentent la face humaine d’une histoire sinistre qui s’en va pâlissant vers l’oubli, mais pour nous, Rodriguais, ils étaient bien plus; ils étaient nos arrières-arrières-grands-pères et grands-mères.
Perspective historique
Pour toucher au coeur de notre lutte contre la domination de Maurice, il faut passer en revue la chronologie rodriguaise. C’est une histoire qui est racontée de différentes manières. A vous de choisir entre la version du surveillant d’esclaves et les propres souvenirs de l’esclave; entre la thèse des cyniques qui considèrent la conquête du monde comme jus ad bellum et la réplique de ceux qui les contredisent. Avec le passage du temps, notre quête pour une vérité à demie effacée, ensevelie quelque part dans les dépouilles inertes du passé, parmi d’autres récits dilués et déformés, ne demande pas moins qu’un acte de foi.
Le nom de Rodrigues fut emprunté de façon éponyme à Diego