trahison. La simple vérité, si dure qu’elle soit à digérer, est qu’à la fin du régime colonial, Rodrigues avait une population, que l’île appartenait à cette population et n’était pas une terre vierge propre à accaparée par le tout venant. Le 12 mars 1968 aurait dû être un jour de fierté pour deux îles s’engageant côte-à-côte en libre association, toutes deux célébrant leur liberté. Hélas, on éprouva de la fierté d’un côté de l’Océan Indien et l’humiliation de l’autre. Au sombre anniversaire de ce triste événement, certains Rodriguais observent encore une minute de silence … et se souviennent.
Le défaut dans l’argument contre le démembrement est qu’il est basé sur la fausse prémisse que Rodrigues était une possession légitime de Maurice avant l’indépendance. Tel ne fut jamais le cas. L’île Maurice n’a jamais découvert Rodrigues comme terra nullius; elle n’a jamais conquis Rodrigues; les Anglais n’ont pas saisi Rodrigues des mains des Français en 1814 dans le but de la céder à Maurice; les Rodriguais n’ont jamais abandonné leur souveraineté et leur intégrité territoriale en faveur d’une Pax Mauritiana. De plus, la nation rodriguaise n’a jamais consenti à faire partie de l’île Maurice ou d’être gouvernée par elle. Comment effacer la propagande promue par l’Etat, sans cesse répétée par les écoliers et imprégnée dans leur cerveau? La vérité non tarnie est que Rodrigues faisait partie de l’Empire Britannique jusqu’en 1968; de nos jours, Rodrigues est un pays annexé et sous occupation. Rodrigues n’est pas plus un territoire de Maurice que le Bostwana un district de l’Inde.
Que la Grande Bretagne fît don de Rodrigues à