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Si les dettes historiques sont payées, même en partie, et si les responsabilités légales, ou tout au moins morales, abrogées en 1968, sont restituées, les injustices du passé peuvent être réparées, même tardivement. Nous gardons cet espoir.
Notre destin n’est pas d’être gouverné à perpétuité par d’autres peuples. Dans le passé nous ne nous sommes pas résignés à l’administration coloniale imposée par la France; nous ne l’avons pas acceptée de la part des Anglais; et nous ne l’accepterons jamais de Maurice.
Une ethnie diluée
La majorité des 1,3 millions de ressortissants mauriciens sont descendants de coolies transportés, pour la plupart, d’Andhra Pradesh, Gujarat, Maharashtra, Tamil Nadu, Bihar et Uttar Pradesh par les Anglais pour combler la pénurie de main-d’oeuvre sur les champs de canne à sucre, tandis que 95% de la population rodriguaise forte de 40.000, sont descendants directs d’esclaves africains. En d’autres mots, quand il s’agit d’identité, il y a autant de différence entre le peuple Rodriguais et le peuple Mauricien qu’entre, par exemple, Kenyans et Mexicains.
Les Rodriguais ne sont pas une population indigène ou une minorité ethnique en quête d’une autonomie interne réalisée par étapes; nous sommes un peuple distinct, poussé par le fervent désir d’un avenir d’autodétermination. Notre argument pour une souveraineté entière est des plus forts. Qui plus est, nous ne pouvons jamais céder notre patrie; nos ancêtres ont payé trop cher pour elle!
Jusqu’à récemment, la modeste capacité de Rodrigues, soit approximativement 50,000 habitants, et son éloignement géographique ont pu, dans