une certaine mesure, préserver son identité culturelle. Cependant, au cours des récentes années, un nombre croissant de Mauriciens sont venus s’installer sur les terres domaniales de Rodrigues. Si cette tendance (ou politique du gouvernement) persiste, la certitude mathématique est que nous serons réduits à une minorité moribonde. Si on mélange 30 bouteilles de bière et une bouteille de limonade, la limonade disparaît.
Notre culture, nos moeurs, notre langue et notre mode de vie disparus, notre identité sociale perdue et notre cri de souveraineté étouffé, nous serions réduits à l’état de demi-esclavage et de serfs subjugués, relégués au bas de l’échelle sociale de Maurice. Le peuple rodriguais, jadis si fier, serait réduit à une bande hétéroclite d’intouchables, chapeaux de paille sous le bras, faisant des courbettes dans le demimonde des ghettos mauriciens ou n’ayant d’autre qu’une maigre subsistence sur les flancs de nos montagnes. Plus jamais nous n’oserions espérer être autre que la moitié de notre propre valeur, un peuple à la manque, toujours luttant pour rattraper les autres cultures. Nous serions un peuple inerte. C’est un défi existentiel qui s’adresse à tous les Rodriguais. Si nous n’y faisons pas face, nous finirons sans aucun doute comme le dodo. Ce n’est pas que j’y croie; j’en suis certain.
Conclusion
Le mauvais choix du prénom de Rodrigues (fils de Rodrigo), commun au Portugal, fut fait pour nous par d’anciens maîtres pendant une période funeste. S’ils avaient à porter ce nom pour toujours, même la fraternité des gobelins, des gnomes et des gremlins armeraient leur AK47. Plaisanteries à part, ce nom est un vieux