de courage et réclamons l’indépendance. Parlons-en fièrement et à haute voix dans toutes les maisons, dans toutes les églises, toutes les foires, à tous les ports de pêche, sur toutes les fermes, au coin de toutes les rues, dans tous les autobus, et où que les nôtres se rencontrent et quelle que soit l’heure. Notre tâche demandera des sacrifices, mais si aujourd’hui nous abandonnons notre lutte pour l’indépendance, nous condamnons nos enfants à encore trois siècles de domination étrangère. Le choix est sans ambiguïté: la lutte ou la servitude perpétuelle.
Ils se sont servis de notre peuple comme cobaye pour des expérimentations sociales les plus inhumaines. Pour citer les paroles poignantes du poète martiniquais, Aimé Césaire: «Ils nous comptaient les dents, ils nous marquaient au fer chaud et ils nous passaient au cou le collier du sobriquet.» Nous avons été les malheureux sujets de la séquence monstrueuse partant de l’esclavage au colonialisme, au néo-colonialisme et enfin à l’oeuvre civilisatrice des missionnaires. Malgré le traitement inhumain, l’avilissement et l’indignité, malgré la perte de nos fiers noms africains, de notre identité propre, de nos vêtements africains traditionnels, nos croyances et nos relations avec nos semblables en Afrique, nous avons déjà pardonné pour nous tourner vers l’avenir. La domination perpétuelle n’est pas le but vers lequel nous voulons mener nos enfants. En d’autres mots, comme le Pape Jean Paul II disait toujours aux peuples vivant sous l’occupation d’autres peoples: «Vous n’êtes pas ce qu’ils disent; permettez-moi de vous rappeler qui vous êtes vraiment.»
La période d’apprentissage par laquelle notre peuple est