Rodriguez, un marin portugais, dont la courte visite en 1528 annonçait la venue des Européens. Il existe des preuves que des mariniers chinois, des commerçants arabes et malais, et des pirates avaient fait escale à l’île dès le dixième siècle. On ne trouve aucune documentation conservée faisant mention d’une population indigène. En 1638, un conseil d’administration siégé à l’île avoisinante de la Réunion, régissait déjà Rodrigues en tant que domaine français. Rodrigues demeura une colonie française jusqu’à ce que les troupes britanniques prissent l’île d’assaut en 1809. Elle fut alors gouvernée comme territoire britannique à propre titre jusqu’au 30 mai 1814, lorsque son administration fut transferée à l’ île Maurice.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, trois cents effectifs de la petite population active de Rodrigues, mon père inclus, renforcèrent les forces britanniques à Tobruk et El Alamein. Cela ne nous empêcha pas d’être liés à l’île Maurice contre notre grès, livrés par les pouvoirs colonisateurs au gouvernement unitaire comme dans un mariage forcé. S’étant débarrassés de l’île Maurice, les Anglais à Rodrigues firent leurs valises, fusillèrent leurs chiens et déguerpirent.
En fait, laissés à la merci de nos nouveaux maîtres, nous payâmes pour les crimes des autres.
Notre histoire est celle d’une lutte prolongée et pénible contre des gouvernements successifs établis sans notre consentement: passant de l’état de possession française à celle de colonie française, pour devenir possession anglaise, puis dépendance de la colonie de Maurice, ensuite district de Maurice, et enfin aujourd’hui, territoire d’outremer de