Maurice. La terminologie néocoloniale remplaça les étiquettes coloniales; les pouvoirs d’outremer cédèrent la place à des chefs non moins étrangers, mais pour notre peuple, l’engrenage désolant tourne toujours: Adieu l’esclavage! Bonjour l’esclavage!
Domination politique
Arrivé 1960, la décision de décoloniser Maurice et Rodrigues était déjà prise. Lorsque les négotiations et les pourparlers constitutionnels eurent lieu à Londres et à Maurice, en 1961, ‘65 et ‘67, les Rodriguais furent intentionnellement exclus. On cita comme prétexte l’absence de tout parti et de toute organisation politique.
A cette époque, le Parti Mauricien Social Démocrate, parti ultraconservateur, avait mené à Rodrigues une campagne électorale alarmiste, faisant grand cas des tensions ethniques.
Outre les promesses de liberté, Duval, le leader du PMSD, avait réussi à convaincre notre peuple que la retraite des Anglais entraînerait la descente du diable et son dam sur Rodrigues. Il n’est pas surprenant que 97% de Rodriguais, votant pour la première fois de leur vie en 1967, s’opposèrent à l’annexion à l’île Maurice. Malheureusement, la volonté explicite de notre peuple fut victime de l’urgent complot pour l’annexion de notre patrimoine.
Il faut préciser qu’en 1967, les Rodriguais n’eurent pas de choix entre l’indépendance et le colonialisme. Notre dilemne était plutôt de choisir entre la colonisation par les pouvoirs britanniques et l’occupation sous le joug du maître mauricien; sort qui rappelle celui de l’Indochine: occupation japonaise ou colonisation française.
Les Rodriguais ne souhaitaient pas plus vivre sous le