taux de scolarité primaire et d’alphabétisme et un niveau de vie plus bas. La discrimination, la domination et l’exclusion devinrent communes et flagrantes. Aujourd’hui même, la force majeure continue à étayer le statu quo.
En 1976, on créa un nouveau ministère chargé de s’occuper des affaires rodriguaises. Jusqu’à nos jours, seule un poignée de Rodriguais ‘modérés’ et aux ailes rognées a été cooptée à ce porte-feuille. Qui plus est, aucun Rodriguais n’a tenu ce poste au cours des dix dernières années, et rien n’indique que les choses vont changer dans un avenir proche. Les hommes politiques mauriciens nomment arbitrairement le ministre pour les affaires rodriguaises, tandis que les bureaucrates mauriciens, eux-mêmes choisis politiquement, régissent Rodrigues par procuration, sans égard pour la volonté de l’électorat.
En 1991, lorsque les Rodriguais eurent l’audace de demander plus de contrôle sur leur propre pays, on fit pour les apaiser le geste symbolique de créer un conseil régional d’administration. Des sympathisants et des laquais furent astucieusement triés, auxquels on permit de faire des recommandations sur les affaires locales. Cependant, lorsque le conseil, tout édenté qu’il fût, commença à provoquer la fierté nationaliste chez ceux qui montraient trop d’audace, il fut sommairement dissous en 1996.
En 2001, après une lutte longue et acharnée, l’argument pour l’autonomie du peuple rodriguais avec son ethnie particulière fut presenté pour la première fois. Finalement, 170 ans après l’abolition de l’esclavage, la possibilité apparut, bien que brièvement, d’une dévolution radicale du contrôle et de la politique centralisatrice