ne peut se réveiller, témoin impotent de la mort de sa culture.
Maurice parle des droits de l’homme aux Nations Unies, voue sa solidarité avec le Comité de Développement de l’Afrique du Sud et avec l’Union Africaine, tout en retenant sa propre domination coloniale. Cette moralité à double face défie toute description.
L’autodétermination
Il a coulé beaucoup d’eau et de sang dans l’Océan Indien depuis la libération, du moins en principe, de nos frères et soeurs à Madagascar, en Inde, au Sri Lanka, aux îles Comores, en Afrique, aux Maldives, aux Seychelles et à Maurice des malheureuses chaînes du colonialisme. Pour nous Rodriguais, cependant, l’ignominie de l’occupation mauricienne continue à hanter notre vie quotidienne. Au 21e siècle, Rodrigues, un des derniers vestiges du colonialisme de la région, est devenu le malade de l’Océan Indien, branché en permanence à une infusion intraveineuse d’assistance sociale et toujours suppliant le kleptocrate étranger de le lacher.
Certains ont justifié l’intégration automatique de Rodrigues au sein du territoire indivisible de Maurice comme une conséquence naturelle de la décision britannique de cataloguer Rodrigues comme dépendance de cette colonie, propre à être administrée comme une partie de Maurice. Donc, tout démembrement de territoire avant l’indépendance aurait été contre la loi internationale. Si nous suivons cette logique, nous devons alors aussi reconnaître que tout régime imposé par les forces impériales lie les générations futures à perpétuité. Et si nous appliquions cette règle retrospectivement, nous pourrions citer les lois de 1936 de Mussolini comme prétexte pour